Séminaire de recherche 2024-2025 de SuLiSoM – UR 3071

Cliniques actuelles, symptômes inédits, interventions nouvelles

organisé par Olivier Putois (MCU-HDR, SuLiSoM) et directeur de SuLiSoM

Sauf précision expresse, le séminaire a lieu les jeudis à 18h15 à l’amphi Viaud de la Faculté de Psychologie, 12 rue Goethe, 67000 Strasbourg.
Pas de diffusion à distance, séances enregistrées et mises sur le site du laboratoire en fin d’année
Dates et titres des séances  :

  • 12 décembre 2024, Olivier Putois, MCU-HDR en Psychopathologie clinique à la faculté de Psychologie de Strasbourg, Psychologue-Psychanalyste, directeur du SuLiSoM UR 3071 : “La consultation en binôme neurologue/psychologue-psychanalyste, un dispositif thérapeutique mixte”
  • 30 janvier 2025, Frédéric Tordo, psychologue clinicien, psychothérapeute et psychanalyste, docteur en psychologie clinique : “Le vide psychique et les prothèses numériques dans le malaise contemporain”
  • 13 février 2025, Philippe Drweski, MCU à l’Université de Paris-Cité, psychologue clinicien, psychanalyste, thérapeute de groupe et familial : “Autour des enjeux individuels et groupaux du climatoscepticisme à l’adolescence”
  • 27 mars 2025, Derek Humphreys, PR à l’Université de Paris-Cité, médecin, psychanalyste : “Les dispositifs cliniques de grande précarité : le travail en rue”
  • 10 avril 2025, Aubeline Vinay, PR à l’Université d’Angers, Psychologue clinicienne : « Un dispositif thérapeutique de groupe à destination de mineurs isolés. Récit de la construction et du déploiement d’un projet expérimental »

Flyer à télécharger
Sans prétendre prendre position sur les questions débattues des symptômes dits « nouveaux », voire de l’évolution des structures, ce séminaire prend le relais de celui de l’an dernier sur “les transferts”. Le constat de leur pluralité, au moins dans la pratique, débouche en effet naturellement sur la question de leurs configurations les plus saillantes, qui dessinent le malaise contemporain – et de la manière de les accueillir.
Car de nouvelles requêtes sont adressées aux structures de soins, ou socio-éducatives, et peuvent venir mettre en tension le cadre habituel des interventions du psychologue. Il est de facto, souvent interrogé de manière frontale, par exemple, par les institutions ou les parents confrontés à la souffrance adolescente. Dans le champ de la précarité, comment contribuer à la prise en charge de la souffrance psychique au plus près des personnes marginalisées et vivant dans la rue?
Nous interrogerons donc l’actualité de la clinique des symptômes et du type d’interventions qu’ils requièrent, soit dans un renouveau du classicisme – réinvention inévitable – soit par des interventions ou dispositifs nouveaux. Ce qui nous conduira à interroger en retour les notions classiques de cadre, de visée, mais aussi d’aménagement du cadre. Est-on alors dans l’assouplissement ou dans la transgression ?
On fera ainsi écho à A. Ciccone, qui rappelait en 2014 que « la méthode clinique oblige à interroger continuellement la pertinence du dispositif”, ou à Sophie Gilbert qui fait appel à « Une psychanalyse ‘hors cadre’ [qui] serait hors des sentiers battus, et ferait place à la créativité”, ancrée dans le “cadre intérieur” du clinicien. Nous retrouverions ici des questions soulevées par Raymond Cahn dans La fin du divan ?
Ces questions rencontrent aussi celle de la représentation de la psychothérapie, voire de l’analyse, aujourd’hui : elle a considérablement évolué ces dernières années, notamment via la production de séries mais également des réseaux sociaux. Le fait d’aller « voir un psy » n’apparaît plus comme un signe de pathologie mais peut être aussi affichée comme une recherche de bien être voire de perfectionnement des compétences. Mais la multiplication des offres de services thérapeutiques répondant à ces nouveaux types de demande (au sens capitaliste du terme), souvent liées à la “santé mentale”, interroge en retour sur la possibilité de garder le tranchant de l’ethos analytique – bien moins vendeur que le développement personnel ! -, et de se positionner en tant que thérapeute orienté par la psychanalyse. À l’horizon apparaît alors une interrogation sur ce qui, à travers la diversité des pratiques, fonde l’appartenance, réelle et/ou fantasmatique, à une communauté fédérée par la référence à la psychanalyse.

Ce séminaire s’adresse aux enseignants, universitaires mais aussi praticiens de terrain, aux étudiants en licence et Master, aux doctorants et chercheurs en psychologie et à tout professionnel intéressé par ces questions.

Participation gratuite sans inscription dans la limite des places disponibles