Les doctorants de l’EA 3071 SuLiSoM organisent une journée doctorale le samedi 28 janvier 2017 sur la thématique : « Les fondements de l’identité dans la modernité ». Elle s’adresse à tous les doctorants de l’école doctorale Sciences humaines et sociales – Perspectives européennes (ED SHS-PE) de l’Université de Strasbourg .
Lieu : Amphi Viaud (120 places)- Faculté de psychologie – 12, rue Goethe – 67000 Strasbourg
Participants :
- Chad Cape, EA 3071
- Livia Sani, EA 3071
- José Alvarez, EA 3071
- Alexandra Gillet, EA 3071
- Christophe Marianne, EA 3071
- Salma Amamou, EA 3071
- Eve-Emmanuelle Schmitt, EA 3071
- Lucie Vignon, UMR 7367
- Sihem Boudjedir Bahiri, EA 3071
- Cécile Bréhat, EA 3071
- Sarah Topaslan, EA 3071
- Victoria Thevaki Sriseyohn, EA 3071
Qui sommes-nous ? Nous définissons nous par ce que nous sommes ? Peut-on se définir ? Peut-on se résumer à la somme de ses expériences ?
La psychanalyse nous amène à explorer les aspects conscients et inconscients de l’identité. Cette question entend une distinction entre identité et identification. De l’ordre de l’imaginaire et du fantasmatique, suscitant quantité de représentations, c’est toute la question du désir et du manque qui se déploie derrière celle de l’identité. C’est aussi un processus psychologique qui marque l’existence, depuis les premiers temps de la différenciation-séparation du sujet jusqu’à la mort, ultime identité impliquant un changement radical de catégorie anthropologique. L’identité explore de multiples facettes: identifications primaires et fondements narcissiques, identifications secondaires, genre, génération, filiation, familiale, culture, ethnique, socio-économique, etc. C’est aussi la question de l’altérité qui intervient, car l’individu se défini par rapport à la relation à un autre, tandis que l’autre en soi, éminemment inconscient, interpelle le sujet en son for intérieur. Ainsi, objets internes, imagos, engagent le champ de la reconnaissance : comment le nom et l’image peuvent-ils avoir une fonction de représentation ?
L’identité ne se définit pas seulement par la relation à l’autre. L’individu faisant partie d’une communauté, d’autres influences pèsent sur la construction de son identité. Celle-ci serait née d’une inter-fantasmatisation collective des différentes personnes d’une communauté, en particulier de l’identité sociale. Quelle est donc cette influence sociale sur la naissance de l’identité ?
Modernité
Des auteurs tels que Marx (1950), Giddens (1991) et Berger (1990) suggèrent que la modernité a une influence notable sur l’identité. De ce fait, l’individu développerait des mécanismes de défense variés pour accommoder et faciliter la construction de l’identité, ou plutôt des identités. Ces auteurs évoquent les effets de « l’eurocentrisme » (terme datant du 16e siècle), en ce que la culture et les expériences historiques du monde occidental influenceraient mondialement les constructions identitaires actuelles. Cependant, tous les auteurs ne partagent pas cette vision d’une hégémonie occidentale. Berman (1982, dans Haferkamp et Smesler, 1992) explique que, pour les pays du tiers monde : « le désir de développement et d’intégration les pousse à s’approprier les dynamiques de la modernisation et de la modernité ». Ce ne serait donc pas la domination d’une culture, d’une identité, sur l’autre, mais plutôt le désir commun d’arriver au même but. Ainsi, la modernité serait le résultat « du monde entier, réuni à l’aube des expériences partagées ». Giddens (1991) explique que la modernité ne permet pas de contextualisation nette, car elle s’émancipe de l’espace et du temps. Les sociétés d’aujourd’hui ne sont pas isolées, mais entremêlées et acculturées. A travers les médias, les informations sont facilement transmises d’une société à l’autre. La modernité a donc amené des changements qui confrontent à des normes différentes, et qui impactent la construction d’identités multiples.
Ainsi, la modernité favoriserait la multiplicité des identités. De la sorte, nous pourrions nous définir à travers différents types d’identité. Cependant, cela peut amener de la confusion et des angoisses chez l’individu, en sus de troubles psychiatriques, traumatismes, etc. Comment la clinique perçoit-elle ces effets ? Comment la psychanalyse peut-elle éclairer les nouveaux enjeux dans la construction de l’identité ? Quel rapport l’individu d’aujourd’hui entretient-il avec ses identités ? Comment les construit-il ? Quelles sont les problématiques actuelles de l’identité ? Comment l’identité évolue-t-elle dans le temps ? (crises identitaire, « existentielle », etc.)
Cette journée d’étude interdisciplinaire est ouverte aux jeunes chercheurs en sciences humaines et sociales.
Argument et programme : http://sulisom.unistra.fr/doctorat/journee-doctorale/
Comité d’organisation :
Contacts : Chad CAPE (mrchadcape@yahoo.com), Eve-emmanuelle Schmitt (eve-emmanuelle.schmitt@hotmail.fr), ou Chloé Toutain (chloe.toutain@laposte.net)